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Zostérops becfigue

Passeriformes > Zosteropidae >

Zosterops ficedulinus

    Hartlaub, 1866
Principe White-eye (en) ;Fahlbrillenvogel (de) ;Occhialino di São Tomé (it) ;Anteojitos de Príncipe (es)
Note : aussi Zosterops ficedulina.
long : 10,5 cm
Description : La sous-espèce de São Tomé a été décrite en 1901 sous le nom feae et est désormais considérée comme une espèce distincte : Zostérops de Fea. Il semble que la répartition géographique de cette espèce sur les deux îles et son écologie aient été mal appréhendées et soient restées imparfaitement connues. À São Tomé, comparé à d'autres endémiques du golfe comme le Speirops, le Souimanga de Newton, le Tisserin, la Prinia, espèces communes, voire abondantes, le Zostérops becfigue a pu être qualifié d'espèce rare. Il est cependant probable qu'il n'a jamais occupé l'ensemble de l'île, au contraire des quatre espèces ci-dessus qui se sont maintenues, avec succès, dans les habitats modifiés par l'homme.

Le Zostérops becfigue de São Tomé est, en comparaison au Speirops de cette île, un oiseau de petite taille. Les caractères généraux sont la silhouette ramassée, le petit bec droit et la queue courte, la lunette blanche bien marquée et les teintes dominantes du plumage, vert olive et gris pâle, marqué de jaune. L'anneau oculaire blanc est bien visible et souligné d'une ombre noire qui le rend encore plus apparent. Le dessus de la tête et du corps est vert olive à gris verdâtre pâle en plumage usé. La couronne est d'un riche olive teinté de jaune, le front, les lores et la gorge sont jaunes, la poitrine est gris blanchâtre à vert d'eau ou olive pâle selon l'état du plumage (les plumes grises de la poitrine sont marquées de jaune verdâtre sur leur bordure externe). Dans la nature, ce zostérops présente une tache blanche aux côtés de la poitrine se prolongeant par une bande claire bien visible sur les côtés du corps, le long de l'aile, comme chez le Speirops. Le ventre est teinté de roussâtre pâle, les sous-caudales sont jaune pâle à jaunâtres. Le bec est rosé.

Chants : Les Zostérops se déplacent par couples ou en familles, émettant régulièrement des cris de contact, peu audibles de loin. Ils se mêlent aux rondes d'insectivores regroupant les Speirops, les souimangas, les prinias, les tchitrecs et les tisserins et prospectent le feuillage, les rameaux, le dessous des branches, les paquets de lichens, à la recherche d'insectes, les oiseaux se déplaçant par petits sauts et effectuant des mouvements brefs et saccadés des ailes contre le corps. Leur silhouette n'est pas allongée et fine, et ils gonflent souvent leur plumage. C'est surtout dans les paysages ouverts, les cultures alternant des massifs de buissons et des arbres isolés, les vergers, que l'on peut les observer à faible hauteur, mais ils montent, jusqu'à une vingtaine de mètres de hauteur, dans les grands arbres laissés sur pied ou sur les lisières. En forêt primaire à canopée fermée, à moyenne altitude, ils se cantonnent dans la voûte forestière, mais en forêt de montagne, particulièrement sur les crêtes, on peut les observer dans les secteurs les plus ouverts du sous-bois.

Le Zostérops becfigue est l'une des seules espèces de São Tomé - avec le Néospize - à ne pas avoir été enregistrée. Pourtant, il est saisonnièrement peut-être, et à certains moments de la journée, très vocal. Le chant est émis, notamment en janvier, avant le crépuscule et à l'aube. Ce chant, étonnamment puissant pour la taille de l'oiseau, émis dans la canopée, est un ptirrr ptirrr ptirrr ptirrr ptirrrrrr, la cinquième note plus accentuée sur la fin, formant une série scandée et rapide. Ce chant peut être produit en trois, quatre ou cinq notes, pendant un quart d'heure, à partir d'un poste fixe, sans déplacement de l'oiseau. La dernière note légèrement différente paraît un peu chuintée : pchtirrrr, mais l'ensemble du chant se caractérise par les notes roulées. À l'aube, entre 5 h 15 et 5 h 30, nous avons entendu, dans les forêts primaires du bassin de la rivière Ana Chaves, ce chant dans les mêmes conditions : trois chanteurs se répondent, depuis un poste de chant, sans se déplacer. Très scandé, insistant, monotone, ce chant émis surtout en cinq notes, parfois en quatre ou six notes, est constitué de phrases de notes mouillées : psirrr psirrr psirrr psirrr psirrrr ( = pstirrrr pstirrrrr pstirrrr pstirrrr pstirrr ) ou chuintées : chtirrrr chtirrrr chtirrrr chtirrrr, produites avec des pauses de une seconde, ce qui donne dans l'ensemble une longue série de chant répétitive. Il s'agit du 1er type de chant, destiné à assurer la proclamation territoriale, et entendu principalement à l'aube, puis à la fin de la journée, dès 17 heures jusqu'au crépuscule. Un autre type de chant, plus complexe, peut être émis dans la journée ; ce chant plus harmonieux mêle des notes roulées et martelées avec des motifs bredouillés plus mélodieux : ptirrrr ptirrrr ptirrrr struuuuuuuuuuuh, suwit, ptirrrr ptirrrr ptirrrr tsu-tsieup, ptirrrr ptirrrr ptirrrr hu hu ti tsieu ièp, ptirrrr ptirrrr ptirrrr hu-hui-tieuuuuup.

La connaissance de ces chants permet de localiser le Zostérops dans les forêts à canopée fermée où il passerait autrement inaperçu. Outre les chants, les couples ou groupes de Zostérops émettent des appels et des cris de contact en se déplaçant à la recherche de nourriture : petits cris roulés, prrirrrip, prrirrrip, de contact, cris émis par un groupe d'oiseaux perchés : prrrrip, prrrrip, prrrrip, prrrrip, prrrrrip ; carillon de faibles notes aiguës et rapides émises en vol : plink plink plink plink plink plink ... ou pîp pîp pîp pîp ...

Ces Zostérops se mêlaient à d'autres passereaux dans un grand Combretum lianescent à fleurs rouges qui recouvrait un arbre dominant. Dans la nature, il paraît assez pâle, au dos olive, à la tête et au dessous du corps gris, les lunettes blanches bien apparentes, avec une ligne blanche à blanchâtre le long de l'aile sur les flancs. Observé aux côtés des Speirops de Príncipe, il paraît nettement plus petit, comme la sous-espèce de São Tomé comparée au speirops de cette île. Le chant des oiseaux de Príncipe reste inconnu. Sa connaissance présenterait l'intérêt de pouvoir comparer les chants des deux sous-espèces pour confirmer qu'elles appartiennent effectivement à la même espèce et qu'elles n'ont pas suffisamment évolué pour s'être séparées en deux espèces distinctes. En mains, le Zostérops becfigue de Príncipe se distingue de la sous-espèce de São Tomé par une tache blanche devant l'oeil et la quasi-absence d'ombre sombre entourant l'anneau oculaire, un caractère particulièrement marqué chez les oiseaux de São Tomé. La poitrine est d'un blanchâtre lavé de jaunâtre, le ventre est d'un gris presque bleuté, la couronne et le dos vert foncé, le croupion et les sus-caudales olive jaunâtre, les couvertures alaires brunes lisérées de vert olive, les rémiges brun foncé lisérées de vert pâle. La gorge paraît plus teintée de cannelle pâle que de jaune. Bannerman mentionnait que ce petit oiseau pourrait facilement être pris pour un pouillot, du fait du dessus olive foncé, presque brun, et du dessous presque blanc lavé de jaune, rappelant ici les observations faites par Dohrn dans la nature.

Répartition : Príncipe (Golfe de Guinée).

Habitat : Concernant la sous espèce nominale de Sao Tomé, les données anciennes et les observations récentes indiquent plutôt qu'il préfère les forêts de moyenne et haute altitude. René de Naurois mentionne qu'il paraît absent des altitudes basses, soit au-dessous de 300 mètres, mais il existe des observations dans la région côtière, aussi bien sur la côte orientale que dans le sud-ouest de São Tomé. Dans les zones basses de São Tomé, on l'a trouvé à Quimpo, à l'est de l'île, en forêt d'ombrage dominant d'anciennes plantations de cacao et, au sud, près de la dépendance de Willy, entre Santo António de Mussacavú et Porto Alegre. Il est toutefois plus commun dans le massif central de l'île et sur ses contreforts, aussi bien en forêt primaire que dans les vieilles plantations abandonnées ou les cultures vivrières très ouvertes avec massifs d'arbres ou d'arbustes conservés, présentant un étagement extrême de la végétation. Il paraît peu commun dans les forêts primaires de plaine du sud-ouest de São Tomé. Sa zone de prédilection couvre tout le massif central montagneux de l'île, et descend sur le versant nord, au moins jusqu'à la région de Fortunato, à environ 400 mètres d'altitude. De là, elle suit toute la bordure nord et est du massif, passant par la région centrale de Lagoa Amelia et Bom Sucesso, puis Bombaím et le petit massif du Formoso Pequeno. Il est commun dans les forêts du bassin des rivières Ana Chaves et Io Grande, aussi bien dans le vieux secondaire que dans les habitats primaires. Dans le massif du pic de São Tomé, il atteint au moins 1600 mètres d'altitude, à Calvario. De très petite taille et affectionnant, en forêt à canopée fermée, la voûte forestière, il est probable qu'il passe inaperçu, surtout si l'on ne connaît pas ses vocalisations. Dans les habitats dégradés et plus ouverts, comme autour de Bom Sucesso, on peut l'observer à faible hauteur, même jusqu'à deux mètres du sol, dans les vieux vergers, mais également dans les plantations de café autour de Nova Moca.

À Príncipe, la distribution de la sous-espèce endémique est proportionnellement plus restreinte : elle vit dans le massif central montagneux de l'île et sur ses marges, et ne semble pas, au contraire du Zostérops becfigue de São Tomé, pénétrer dans les zones secondaires. Dohrn, au siècle dernier, notait déjà qu'elle était fréquente dans les parties élevées de l'intérieur de l'île. Les données les plus récentes concernent un groupe d'oiseaux dans la vallée moyenne du rio Papagaio, en lisière de forêt primaire.

Alimentation : Insectes et baies.

Reproduction : Le nid en forme de coupe ouverte est suspendu un rameau fourchu. 3 à 5 oeufs. Pontes dès septembre jusqu'en janvier-février au moins.

Région :

Statut :
  
En danger, population en baisse :

Images :
  
Images web : Zosterops ficedulinus | Zostérops becfigue

Chants :
  
Sons web xeno-canto :












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