Mise à l'eau -
Traversée Porquerolles-Port-Cros -
L'île du Levant - Héliopolis -
Port-Cros et Bagaud -
Observations -
Navigation -
TrajetMise à l'eau
Au niveau de la presqu'île de Giens, la mise à l'eau peut se faire depuis la Madrague (quelques kilomètre en plus pour cette traversée), Le Niels (sympathique! mais qu'est devenue la petite fontaine?), à proximité du Port de la Tour Fondue/Cambre de Commerce et Industrie Var (parking payant) ou encore la plage de la Bergerie (places gratuites, douche et WC à disposition! hauteur limitée pour l'accès aux places proches de la plage mais sur une voiture normale, les kayaks devraient passer). Dans tous les cas, il faut venir assez tôt pour avoir une place.
Alternativement, des possibilités doivent exister entre Brégançon et le Lavandou, plus proches de Port-Cros et du Levant.
La mise à l'eau et le grand départ à 7h40 auront lieu depuis le petit port du Niels qui dispose d'une petite cale et plage accessibles avec le véhicule. Météo : un vent d'Est matinal tournant au Sud l'après-midi, petites brises 1-3 Beaufort. Le programme est de passer au Sud des îles, Porquerolles pour commencer, avec sa "côte sauvage", déjà visitée lors d'un précédent voyage, mais elle en vaut la peine.
Pour résumer l'ambiance :

des
rochers, des falaises, des creux, des "caps"...
La première halte se fera au Sud-Est de Porquerolles à 11h, pic-nic de midi! Plusieurs plaisanciers jettent l'ancre. En saison (dès la semaine suivante) les places doivent être chères!
Avant de repartir vers Port-Cros, je longe encore le Grand et le Petit Sarranier :

L'îlot du Petit Sarranier permet aussi de mettre le pied à terre quelques instants, ici vue vers Porquerolles. Sur le côté Est de cet îlot se trouve...

une petite grotte légèrement protégée de la mer, qui offre un peu d'ombre dans ce décor de roches et de soleil.
Traversée Porquerolles-Port-Cros
Et c'est parti pour la grande traversée! Il est 12h50. Près de 2 heures au programme. L'année dernière, au mois d'octobre, une tentative avait avorté en raison d'un vent de face qui s'était levé vers midi, 20 noeuds avec rafales à 35 selon la météo. Après 2 heures d'efforts, Port-Cros n'étant pas encore atteint, je préférais faire demi-tour, ces conditions ne correspondant pas aux prévisions que j'avais vues le jour précédent et dans l'incertitude sur la suite, je préférais ne pas m'acharner.
Cette fois tout se passe bien, le temps est calme, petits airs, je progresse tranquillement pour ne pas chauffer trop, car le problème est surtout le soleil de plomb, la chaleur. J'essaie de mouiller un peu le chapeau pour rafraîchir, mais c'est un parasol qu'il faudrait. D'ailleurs les frottements ont essuyé la crème solaire de la face intérieure des bras au niveau des biceps, et le soir je constaterai un coup de soleil sur cette zone de peau à priori peu exposée aux rayons! Même chose sur le haut du dos que je croyais mieux protégé par le gilet de flottaison. Attention donc à protéger toute surface de peau nue - c'est pas pour rien qu'on fait de jolis vêtements en lycra extra-fin, y en a même en blanc, et à remettre plusieurs couches de crème.

Sur la fin de la traversée, vue de Bagaud à gauche, Port-Cros, et l'îlot de la Gabinière au Sud, à droite.
Comme Porquerolles, la côte Sud de Port-Cros est rocheuse et abrupte, sans réel abri. Je n'ai pas pris de photos en pensant visiter tranquillement le jour suivant, mais l'excès de soleil me forcera à restreindre mes explorations.
L'île du Levant - Héliopolis

Finalement c'est l'arrivée dans le chenal entre Port-Cros et le Levant : marque cardinale Est "La Dame" et vue sur l'île du Levant, avec le village d'Héliopolis. Contrairement à ce que montre cette photo, le reste de l'île est relativement vierge, à l'exception de quelques installations et antennes de l'armée.
Le débarquement sur l'île du Levant, dans le petit port de l'Ayguade, se fait passé 15h. Je me renseigne brièvement à la capitainerie, et pars aussitôt à la recherche d'un logement, parcourant le village, mais Héliopolis est quasiment vide. Les petites rues sont très raides, les tenanciers absents, et avec la chaleur je commence à cuire... Finalement ce n'est qu'à 17-18h que je trouverais une chambre. Il faut maintenant redescendre au port puis remonter avec mes affaires. Les cigales mettent de l'ambiance dans un bruit infernal, c'est dire s'il fait chaud!
Quelques mots sur Héliopolis : le village est d'une surface limitée, mais est construit sur un terrain très en pente et bien exposé au soleil, dont on ressent rapidement les effets secondaires en pleine saison. Il s'agit d'un village naturiste, mais à part 1-2 plages où le naturisme est obligatoire, le nu intégral n'est pas exigé, même si il est courant d'en croiser dans les ruelles, et est sensé être interdit au port et sur la place du village. Pas de lumières dans les chemins du village, il faut s'équiper d'une lampe personnelle la nuit. En période de vacances, les hébergements sont complets, il faut réserver à l'avance.
Le soir venu, je repars à la découverte, les cheminements offrent de jolis points de vue sur les îles d'Hyères :

le soleil se couche, mais il me reste au moins une heure de lumière quand je tombe sur le "parcours nature", que j'emprunte sans me poser de questions.
Si l'on commence le parcours par la droite, on dispose d'un point de vue sur la côte Nord de l'île :

Il faut dire que la plus grande partie de l'île étant un terrain militaire interdit d'accès, la zone ouverte au public est relativement restreinte, et cette mini-réserve naturelle fait moins d'un demi-kilomètre carré, mais le parcours à travers le maquis reste intéressant :

c'est la brousse, avec la chaleur ça me rappelle la jungle en Thaïlande, mais les arbres sont moins haut, et étonnamment, pas de traces de moustiques ce soir!

Le sentier serpente à travers le maquis, descend, remonte... il y plusieurs sentiers en fait qui se croisent et se rejoignent. De bonnes chaussures sont recommandées, et les sandales que j'ai aux pieds sont parfois dangereuses. D'autant plus que l'obscurité tombe. J'ai fait l'erreur de prendre une direction indiquée comme "à vos risques et périls" il faut parfois s'agripper aux branches, aux
rochers pour ne pas tomber, enjamber des arbres morts... Je suis en nage, malgré que je ne porte qu'un caleçon de bain et mes flip-flops, et lorsque j'arrive sur une mini plateforme maçonnée au bord de la mer, avec un petit damier intégré ! je ne peux pas résister à mon premier bain!

Mer calme. L'eau est relativement froide, mais en pleine surchauffe c'est plutôt bienvenu. Il faut se mettre à l'eau sur des
rochers, mais des végétations et animalcules sous-marins, rendent le contact plus doux. Heureusement il n'y avait pas d'oursins ou coquilles coupantes! Bien rafraîchi, je constate qu'un petit escalier remonte vers le village. Après m'être presque perdu dans quelques centaines de mètres de maquis, je retrouve enfin Héliopolis, mais maintenant c'est dans le village que je m'égare, heureusement un couple de nudistes m'accompagne jusqu'à la "Perspective" et m'évite de refaire le tour du village.

La Perspective (photo prise le jour suivant) est le nom d'une des principales artères du village, dont la moitié est en fait un escalier, et qui relie le port jusqu'au Fort, un des plus haut point d'Héliopolis.

Le soir venu les cris perçants des Goélands installés sur les toits environnants se font entendre.
Port-Cros et Bagaud
Pour éviter les grosses chaleurs, je me lève tôt le jour suivant, et je m'embarque pour un tour de Port-Cros et Bagaud, îles strictement protégées, où il est interdit d'accoster ou de mouiller en dehors de deux sites :

Le ponton de la baie de la Palud (à gauche au fond de la baie) est le seul point d'accostage autorisé avec la rade de Port-Cros. En face, le fort de l'Estissac.

Vue du ponton dont l'accès est limité aux embarcations de moins de 5 mètres de long. Une petite plage permet de se baigner et un parcours sous-marin présente les herbiers de posidonies - colonie réintroduite ici, sauf erreur.

Les posidonies séchées s'entassent d'ailleurs sur la petite plage.

L'intérieur de l'île classée Parc National est parcouru de sentiers, mais là encore, il faudra que je revienne une autre fois!

Sur Port-Cros la végétation est aussi de type maquis avec quelques arbres plus élevés.

Le
rocher du Rascas, toujours dans la baie de la Palud.

Arrivée dans le passage entre Port-Cros et Bagaud, à la pointe du Moulin : changement de décor. Le vent souffle plus fort, et des nuages très bas touchent le sommet. La jupe néoprène et le gilet de flottaison seraient conseillés, mais il me faudrait remettre pied à terre. Je n'ai pas envie de faire des exploits ce jour là, je fais demi-tour et rentre à Héliopolis, où il fait à nouveau plein soleil avec un vent plutôt faible! Les quelques grottes au Sud du port resteront à découvrir lors d'une prochaine visite?
Alors que je fais une pause dans la montée, une des navettes est arrivée au port et l'activité bat son plein.

Scène de vie quotidienne au port de l'Ayguade, Héliopolis, île du Levant. Au moins 3 bateaux font la navette entre Héliopolis et le continent. Quand on écoute les gens de l'île parler entre eux, "le bateau" revient dans presque toutes les phrases! Il faut dire que c'est le seul lien avec la France et toutes les marchandises dépendent aussi de cette liaison. En bas, au premier plan, un pêcheur étale ses prises sur le quai (comme il était en petite tenue, les
rochers cachent pudiquement quelques détails). Sur le quai de débarquement, un chariot poussé à la main, et 2 des rares véhicules qui parcourent l'île, un pour les touristes prêt à payer le prix fort (à ce que l'on m'a dit) et la camionnette pour les marchandises et autres matériels.
Après la petite navigation du matin, le reste de la journée sera consacrée au farniente à l'ombre, et la soirée à une dernière visite de l'île :

tombée du jour, toujours la vue sur Port-Man à Port Cros. L'île est juste en face du village, elle n'a pas bougé, c'est rassurant! Par contre ce soir, bien que je reste dans le village, quelques moustiques sont à signaler.

Après un bon mais frugal repas pour préparer la traversée du lendemain, le dessert, fondant au chocolat! et 2-3 petits verres!
Le bulletin de la météo marine annonce plus de vent que prévu, mais cela reste raisonnable : 20-22 km/h d'Est avec rafales à 45 km/h. Au-dessous de ce que j'avais subit l'année dernière, cela ne devrait pas poser de problèmes. Mais ces changements du jour au lendemain sont quand même stressants : 2 jours plus tôt lors de mon départ, le vent pour cette journée était prévu à 10-12 km/h sans rafales, maintenant c'est le double. Cela paraît être souvent le cas en Méditerranée.

Vue du Prijon dans le port de l'Ayguade avant le départ au petit matin pour le retour sur la presqu'île de Giens. On voit que la place est limitée, et pour des groupes, il faudra peut-être s'arranger pour porter les kayaks un peu plus loin.
Arrivé au niveau du Nord de l'Île de Bagaud je tombe sur une centaine de Puffins de Méditerranée ou Yelkouan :

Ces rassemblements de Puffins sont nommés des "radeaux". Je me rapproche un peu, et certains de ces oiseaux peu farouches finissent par décoller. Les îles abritent des oiseaux nicheurs sauf erreur. Plusieurs Puffins cendrés, plus gros, ont aussi été aperçus en vol, eux aussi se détournent pour vous rendre une petite visite lors de la traversée, puis continuent leur chemin.

A partir de là (Porquerolles à l'horizon), la mer de l'arrière se creuse un peu, mais cela reste parfaitement manoeuvrable et il n'y a pas de houle, le vent dans le dos est juste rafraîchissant et pousse gentiment dans la bonne direction! Quand les vagues qui contournent l'île de chaque côté se rejoignent, des mouvement rythmiques se produisent, et le kayak vire de 45° sur chaque bord vague après vague! mais cela ne dure pas très longtemps. Par ce temps maniable c'est très amusant.
La traversée se termine, arrivée au Nord-Est de Porquerolles :

Les
rochers des Mèdes. Par vent d'Est (pas trop fort) des clapotis rendent l'eau très vivante si l'on s'amuse à raser les roches.

Après quelques derniers détours autour des
rochers, je fais une pause, grignotage, puis quelques essais d'esquimautage, réentrée, mais le vent pousse fort et je ne m'attarde pas trop.
La rade de Hyères et le Nord de Porquerolles sont très fréquentés, voiliers et yachts de toutes tailles, mais aussi 2 hélicoptères d'apparence militaire, un canadair qui fait des exercices! Le trafic rend la situation un peu dangereuse pour une embarcation aussi petite et lente qu'un kayak de mer.
Juste avant d'arriver j'observe un groupe de kayaks qui longe la côte de la presqu'île et se dirige vers le petit Ribaud :

La Tour fondue en arrière plan. Le groupe paraît très animé, enthousiaste! et c'est vrai que le soleil qui chauffe, le vent qui rafraîchit, les kayaks qui dansent dans les vagues et le décor rendent l'humeur un peu euphorique!
Et c'est déja le port du Niels! Parti avant le lever du soleil, vers 6h, cette petite excursion se termine à 11h30! le retour vent dans le dos s'avère donc beaucoup plus court que l'aller.
Observations
En dehors des 2 espèces de puffins signalées, habituels goélands, plus rares mouettes cormorans et fous. Sur les îles, on entend les Petit-ducs dès la tombée de la nuit. D'autres espèces ont été entendues mais n'ont pas été identifiées. Plusieurs faucons pélerins, crécerelles, corvidés divers. Il faut encore signaler que des engoulevents seraient communs, mais je n'ai pas pu en entendre ou en voir! Ce voyage était avant tout destiné à faire du kayak... Enfin de nombreuses méduses, environ 10cm de diamètre, bleues avec des marques violettes, vues depuis Giens jusqu'au Levant!
Navigation
Quelques remarques concernant ce genre de navigation :
Distance : Je compte 32 km à l'aller, 28 au retour, avec quelques petits détours, mais la distance peut être encore plus longue si on longe la côte des îles de près. Attention! la distance entre l'Est de Porquerolles et Bagaud est de 8-9 km, mais Bagaud est inabordable et la distance entre abris est supérieure à 10 km!
Abris : même pour un kayak de mer, les côtes Sud de ces îles n'offrent guère de possibilité de s'abriter, à part 2 calanques au Sud-Ouest de Porquerolles. Par beau temps il est possible de tirer le kayak sur les
rochers dans certaines criques, mais c'est un peu sportif, surtout si le kayak est chargé.
Météo : Il est important d'avoir les derniers bulletins marine, c'est le point important ici, car la situation change rapidement. Les prévisions du jour ou du soir précédent me semblent indispensables sous peine de surprise. Les bulletins météos sont un progrès vital pour la navigation, autant ne pas s'en priver. Pour ce genre de navigation, un radio VHF compacte ne me paraît pas superflue pour ceux qui ont la chance de pouvoir naviguer fréquemment en mer et qui n'ont pas un accès quotidien assuré aux prévisions météo. Chacun a ses propres limites, mais de façon générale, en cas de vent sensible avec composante Nord->Sud il y a danger à quitter la côte.

Bulletins météos VHF sur le canal 80 à 7h45 13h15 19h45.
Courants : le courant ligure qui porte vers l'Ouest sur les côtes françaises ne semble pas trop prononcé ici, par contre le vent provoque rapidement un courant de surface sensible, et si vous devez lutter contre 1 noeud de courant et 20 noeuds de vent, par exemple, la traversée vers Port-Cros devient très laborieuse (expérience de 2011).
Sécurité : les réglements de la catégorie de navigation C sont à observer sous peine de sévices de la part des gendarmes et autres gardes-côtes. Ne vous embarquez pas dans ce genre d'aventure sans avoir bien étudié ces questions. A part cet aspect "légal" concernant l'embarcation et l'équipement requis, la sécurité en kayak dépend surtout du pagayeur, bien connaître ses propres capacités sur ce genre de distance et dans les conditions de mer possibles, et aussi bien connaître les réactions de son kayak dans différentes situations, tendance au lof, etc. Savoir remonter sur le kayak par ses propres moyens paraît salutaire.
Trajet
Petit détour avant de terminer, le GPS routier m'a emmené sur une petite route, charmante, à la découverte de l'Isère et du Buëch! Peut être en raison d'une étape intermédiaire que j'ai ajoutée? mais cette étape était sur l'itinéraire normal! Je ne m'y attendais pas, le trajet est un peu plus long, mais la région est charmante. Le trajet du retour sera différent, et l'année dernière, pour la même destination, l'aller avait suivi un 3
ème cheminement, là aussi sur des petites routes! Ce GPS me jouerait t'il des tours?

Cette montagne de forme originale m'a donné envie de faire une première photo.
Plus au Sud, d'autres formations rocheuses intéressantes :

les fameux Pénitents des Mées.