- Choix de la destination
- Préparation de la navigation
- Description de la journée
Plusieurs établissements offrent des kayaks à louer sur l'île, mais la navigation le long des plages ne me passionne pas. Un centre se trouve dans la mangrove au Nord-Est de l'île. Il est possible de louer des kayaks individuellement, pour 500 bahts la journée en 2013 (même prix pour 1 heure). Les kayaks sont des Sit on Top basiques, pas des vrais kayaks de mer (très rares en Thaïlande). Des tours organisés sont aussi proposés si vous êtes moins expérimentés, soit avec un guide, soit en long tail, avec les kayaks sur le bateau pour les longs déplacements.
Une autre solution intéressante serait de naviguer autour du cap au Sud de l'île, la zone la plus sauvage, avec des promontoires rocheux, environnement complètement différent de la mangrove donc, et surtout trop loin pour faire l'aller retour en kayak en une journée depuis la base de location mentionnée ici. Par contre il existe un petit resort au bout de la route qui longe Koh Lanta, au sud-est de l'île, qui paraît avoir quelques kayaks. Ou encore sur la côte Ouest, les resorts les plus au Sud doivent être un peu plus éloignés, pour atteindre le cap en kayak, si ils en louent, à voir ?
Comme pour toute sortie en mer, surtout si l'on n'est pas encadré, il convient de se renseigner au préalable : météo et courants, choix de l'itinéraire. Ne partir qu'avec des conditions idéales ! Si vous louez sur la plage et ne vous éloignez pas trop du bord, les risques devraient être réduits.
Depuis ce point de départ, si vous n'avez aucune expérience de kayak de mer et que vous voulez vous éloigner de plus d'un kilomètre de la base, un guide ou un tour avec longtail et kayaks est sans doute préférable, mais sans garantie sur le rapport qualité/prix.
Choix de la destination
La base de départ se trouve en pleine mangrove. Le but est de visiter les environs en espérant voir un peu de faune locale en parcourant quelques canaux, puis de sortir en mer vers l'îlot qui se trouve à quelques kilomètres au Sud.
Votre position s'affiche sur la carte si vous êtes dans la région.Environ 16km de route, ce qui est déjà respectable avec ce genre de kayak, et demande soit un peu d'expérience, soit une bonne condition physique. Le parcours a été effectué dans le sens des aiguilles d'une montre (marques de gauche à droite et de haut en bas : loutres, macaques, banc de sable, îlot).
Il est bien entendu possible de varier le parcours, rester dans la mangrove et remonter plus loin un des canaux navigables, sans s'aventurer en pleine mer par exemple : on voit sur la carte qu'il est possible de faire un grand tour dans la mangrove en tournant à gauche dans le chenal après la position des "macaques". Attention à bien surveiller le courant quand on arrive dans le chenal principal.
Préparation de la navigation
Pour ceux qui veulent s'aventurer plus au large, jetez un coup d'oeil sur les marées :
tables marées Krabi sur la côte de la mer d'Andaman (dans le golfe de Thaïlande par contre, les marées ont lieu une seule fois par jour :
Marées par navy.mil.th). Par mesure de sécurité, le retour avec la marée montante est préférable afin d'éviter de lutter contre le courant et de ne pas se faire pousser au large. Dans les canaux le courant peut être assez marqué. Ce jour là, petite marée de 60cm ! basse mer à 10h, pleine mer à 18h15. Cela paraît idéal pour une première navigation !
Si vous n'y comprenez rien aux marées, restez prudent et ne vous aventurez pas trop loin des côtes, même si en journée le vent pousse à terre par beau temps (brise thermique jusqu'à quelques kilomètres des côtes) et que ces eaux sont assez fréquentées, en mer on est toujours à la merci de surprises.
La météo est disponible sur divers sites internet, tel que :
Wunderground météo.
Beau temps annoncé, fin mars, le vent est prévu faible, mais se révèle d'Est et sensible (brise thermique?), particulièrement renforcé dans les canaux Est-Ouest. Le vent porte à terre, ce qui permet de s'éloigner un peu de la côte si aucun changement n'est prévu en cours de journée. La mer est belle, mais peut mouiller un peu. Un sac étanche s'avère de toute façon indiqué pour protéger les affaires personnelles, pic-nic, appareil photo, etc.
Crème solaire, chapeau, lunettes, eau potable sont indispensable ! Attention, le prix des boissons à la base de location sont exorbitants !
La carte de navigation (copie d'écran de google maps) est tracée sur un bloc note, avec le dessin des canaux dans la mangrove, contour des côte, île.
Description de la journée
Départ depuis la base de location dans la mangrove vers 8h30, soit 1h30 avant la marée basse de Krabi ce jour. La marée est particulièrement faible, moins d'un mètre d'amplitude, ce qui devrait simplifier les choses. En réalité les courants se révèleront plus forts que prévus dans les canaux menant à la mer, il s'agit donc de bien respecter les horaires des marée, ou de rester prudent ! Observez bien votre dérive, et ne vous laissez pas entraîner au large.

A la sortie du premier chenal, une maison flottante se trouve immédiatement sur la gauche. Il semble s'agir d'un aménagement pour les touristes, mais l'homme qui se trouve dessus paraît un peu agité, je continue donc mon chemin...

Après une brève remontée du canal principal, qui se prolonge jusqu'au port de Saladan, je m'engage dans la mangrove pour rejoindre l'autre canal plus au Nord. Premières observations, Salangane soyeuse (ci-dessus), Chevalier (sylvain?).

Un groupe de loutres de mer avec plusieurs jeunes nage devant moi, mais s'agite et grimpe sur la rive quand elles m'aperçoivent (1
ère marque en haut à gauche sur la carte), sans me laisser le temps de faire une bonne photo. Dommage, ces animaux assez communs dans les zones naturelles de la mer d'Andaman sont plein de vie et très attachants, bien qu'ils paraissent toujours en mouvement donc difficile à suivre et observer.

Il est facile de se perdre dans la mangrove, mais à priori il y a un minimum de circulation donc pas trop de risque de rester perdu trop longtemps, au moins la journée, et je suppose que le réseau mobile devrait être correct pour se repérer avec un smartphone (si data, mais sans garantie)... Ici le chenal est encore large, mais tout se rétréci rapidement, et le canal navigable qui bifurque à droite paraîtra si petit, que je choisis une mauvaise direction et continue tout droit. Après 10 minutes il devient impossible de continuer, et je reviens en arrière pour rejoindre la bonne bifurcation, qui semble à peine praticable. En réalité même un longtail avec des touristes l'empruntera, me dépassant peu après. Il s'arrête un peu plus loin, pour nourrir une bande de macaques, juste avant de rejoindre le gros canal plus au Nord (2
ème marque). Ces singes ne sont guère farouches et habitués à être nourris, donc si vous êtes seuls gardez vos distances ou protégez-vous, ainsi que tous vos biens (j'ai observé une attaque d'un mâle en roulant tranquillement en scooter dans l'île, et les vols d'objets et de sacs sont courants, surtout si de la nourriture est reniflée, ces singes peuvent être de vrais délinquants).
Je n'ai parcouru que 3-4 kilomètres au milieu des palétuviers, mais la zone est bien plus étendue. Comme elle est assez fréquentée entre les touristes et les locaux qui récoltent sans doute ce qu'ils peuvent, je ne pense pas qu'on puisse y observer des raretés, mais pour ceux que cela intéresse, il y bien de quoi y passer une journée entière. Les autres seront sans doute mieux servis avec un tour organisé en long-tail, une visite en kayak accompagné d'un guide - se renseigner à la base ou dans une agence de voyage - mais je n'ai pas essayé, donc pas de recommendation...
Malgré le beau temps, le vent est bien marqué et de face dans ce canal, ce qui rend l'avance laborieuse vers l'Est, surtout avec ce genre de kayak. Retour vers le premier canal plus au Sud avant de rejoindre la pleine mer. La profondeur est vraiment réduite, et un longtail doit faire demi-tour pour sortir par le canal Nord, mais je tente ma chance avec le faible tirant-d'eau du kayak. La profondeur est insuffisante, et même si je réussis à sortir, je pagaie laborieusement dans la vase de longues minutes. Lors de marées basses à plus grand marnage, toute la zone doit être à sec.

En longeant ce banc de sable (3
ème marque à l'embouchure), banc qui doit être recouvert d'eau à marée haute, de
nombreux pêcheurs-ramasseurs de fruits de mer sont visibles, de
nombreux oiseaux, Héron strié (ci-dessus, oui j'ai pris le 400mm avec moi), Aigrettes, plusieurs Courlis corlieu et autres limicoles...

...plusieurs Bihoreaux comme ce jeune ci-dessus, ainsi qu'un macaque qui traverse devant moi, plus en courant qu'en nageant, et rejoint la forêt de l'îlot au Nord du banc.

Petit regard en arrière sur le canal dans la mangrove, enfin sorti de la vasière ! C'est le début de la traversée vers l'îlot plus au Sud. Le vent est sensible, il faut viser un peu au vent de le l'îlot pour tenir le cap ! Petites vagues de travers, et surtout soleil de plomb ! Tout se passe bien, je vois que je n'aurai pas assez d'eau, mais comme la route n'est pas trop longue, je devrais tenir le coup !

Finalement, arrivée sur l'île, déserte, rocheuse, avec quelques arbres, et une longue langue de sable à l'Ouest, sur laquelle j'accoste enfin.

Petite visite de l'île. Impossible de passer partout sans bonnes chaussures.

Quelques observations d'oiseaux : Pygargue, Martins-pêcheurs, Corneille et Milan sacré.

Une bonne pause pour récupérer, mais l'ombre se fait rare sur la petite plage, et l'intérieur est peu hospitalier.
Au retour, impossible de voir où exactement se trouve l'embouchure du canal menant à la base ! Sans carte, compas ni GPS (ni téléphone portable d'ailleurs, mais je ne pense pas que la couverture soit très bonne en s'éloignant de l'île), rien ne ressemble plus à une côte qu'une autre côte, comme souvent en navigation ! Aucun repère visuel pour viser directement le canal d'où je suis parti, et je décide donc de rejoindre et coller à la côte de Koh Lanta plus rapidement, pour éviter de devoir revenir en arrière si je devais dépasser l'embouchure du canal.
A noter que lors d'un autre sortie en Thaïlande, nous étions partis d'un resort qui louait des kayak vers une petite île proche de Koh Chang, à peine 1h de navigation peut-être. En rentrant le soir, la nuit tombe, et impossible de reconnaître notre position sur la côte ! des dizaines de resorts qui se ressemblent tous, des arbres... nous commencions à penser à débarquer n'importe où, rejoindre la route et essayer de se repérer sur terre. Ici à l'est de Koh Lanta, rien de tout ça, juste la forêt, bien que la route ne soit sans doute pas loin. Tout ça pour dire qu'un petit GPS ne serait pas de trop.
Je commence à sentir un peu la fatigue et la soif, mais le vent et le courant devraient être plutôt favorables.

Il fait une chaleur torride, et je m'arrête autant que possible à l'ombre des arbres qui longent la côte. J'arrive tranquillement dans le canal principal, au niveau de la maison flottante, où le courant de flot est maintenant sensible. Bien déshydraté, coup de soleil localisé au-dessus des chevilles, mais content de la journée !