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Ornithologie - AVES - Oiseaux

Changements climatiques et migrations aviaires.

Type du reportage discutable (Euronews iv)

A. Hypothèse : Un lent changement climatique peut influencer les populations et les mouvements migratoires des oiseaux [1].

Une étude allemande basée sur les relevés météorologiques effectués depuis 1870 à Karlsruhe, dans le Sud-Ouest du pays, montre un réchauffement continu, avec des fluctuations. Le minimum est de 8.2°C de moyenne en 1876, et le maximum en 1994 et 2000 avec 12.2°C. Les épisodes "extrêmes" sont aussi en augmentation, été chauds et hivers froids, précipitations [2]...

Les différences de dates de migrations seraient surtout marquées pour les espèces migrant à faible ou moyenne distance, alors que celles hivernant en Afrique sub-tropicales semblent garder leur habitudes.

Selon le site migraction.net qui répertorie depuis des années les observations sur des points de passages, le facteur météorologique le plus influent sur les migrations serait l'Oscillation Nord Atlantique (pour les oiseaux ouest européens au moins), plus que la douceur ou la rigeur hivernale par exemple.

Ces variations dépendent des espèces, certaines hivernant désormais en Europe, voire sur place, alors que d'autres ne sont pas du tout influencées par les variations climatiques ou météorologiques (sauf en cas de situations extrêmes bien entendu, du moins on peut l'imaginer)..

Précisions :
  1. la période prise en compte pour établir une moyenne doit s'étaler sur suffisament de saisons pour éviter l'influence des variations climatiques d'une année à l'autre. (De même des populations différentes doivent être réparties sur des zones suffisament indépendantes géographiquement.)

    Exemple : période 1970 - 2000; les moyennes de l'intervalle 1970-1980 (I) pourraient être comparées à celles des années 1990-2000 (II) afin de pouvoir pondérer l'éventuelle tendance par la variabilité observée au sein des intervalles I et II.
  2. Comment éliminer les autres facteurs pouvant influencer sur les mouvements de migration ou la taille des populations : choix d'espèces indépendantes de l'influence humaine sur leur habitat :
    1. espèces désertiques
    2. espèces maritimes nichant et se nourrissant hors de zones de pêches
    3. zones arctiques et forestières...
  3. Modalités de mesures et choix des populations : les espèces choisies doivent avoir une grande fidélité au lieu de nidification ; le suivi des mouvements semble à ce jour pratiquement impossible (taille et poids des émetteurs pour suivi par satellite iv, nombre, pas de données pour périodes passées). Seul le nombre d'individus fréquentant certaines "colonies" pourrait être év. disponible.

    Pas concluant pour l'instant.

B. Raisonnement inverse : se baser sur des statistiques déja existantes. les limites de répartition et les périodes d'arrivées/départ de certaines espèces sont-elles liées à ce même changement climatique ?

  1. Trouver des statistiques météorologiques fiables et compatibles avec les zones de l'étude.
  2. Recherche de "tendances" pour discerner les espèces sensibles.
  3. Essai de définition et d'élimination des facteurs non climatiques pouvant être influents. Autre aspect : certaines populations ont des effectifs naturellement fluctuants de façon cyclique.
  4. Voir A.2.2. et A.2.3. les régions arctiques i se réchaufferaient 2 fois plus rapidement que la moyenne mondiale, la banquise se serait déja amincie de moitié et aurait régressé (de 8 à 15-20% selon les sources [3]-[4]). L'importance de cette région pour les courants océaniques est grande, ce qui pourrait mener à des changements pour les oiseaux marins qui sont fortement associés aux zones de convergences. D'autre part il existe des similitudes de dépendance alimentaire entre les cétacés (mysticètes) et les oiseaux, il serait intéressant de chercher d'éventuelles évolutions parallèles dans les mouvements migratoires et les variations de populations [5] voire leur comportement en recherche de nourriture [6]. Sur le continent Nord-américain les populations Inuites dans les régions arctiques témoignent d'ors et déja de l'arrivée d'espèces nouvelles dans ces régions [7] : Rouge-gorge, Chouette effraie, vipères, saumons, etc.

C. Intéressante théorie selon laquelle la fonte accélérée des glaces du Groenland pourrait momentanément apporter des hivers plus froids en Europe de l'Ouest. L'étude prétend que cela pourrait se produire dans le futur, mais la carte des variations du pack arctique [3] montre déja une nette différence entre les zones à l'Est du Groenland (augmentation du pack) et à l'Ouest (diminution)ii, même constatation (net réchauffement hivernal) au niveau continental pour l'Alaska, Ouest canadien et Est Sibérie selon [8], ce implique un changement moindre pour le reste de l'arctique, soit Nord Europe et Ouest Sibérie. Quelle est de l'influence d'une modification du Gulfstream iii par rapport à celle des glaces du Groenland ?


D. Courants et climat : concepts de base [9].
  • La ceinture Nord atlantique d'eaux profondes a déja été interrompue dans le passé. Les périodes d'arrêt sont apparemment associées à des climats froids, spécialement en Europe. Le changement vers un climat chaud prend place de façon abrupte quand le courant est rétabli.
  • Un changement du climat induit par un réchauffement global amène un accroissement de la fonte des glaces du Groenland, que les scientifiques pensent mener à un fort influx d'eau douce froide qui :
    • pourrait intensifier le courant du Labrador, permettant de repousser le courant du Gulfstream plus chaud vers le Sud et/ou
    • créerait une baisse de la densité de l'eau  amenant à des changements des gradients de densité verticaux et affecterait la circulation thermohaline dans l'atlantique Nord.

  • E. Indépendance des éléments tels que masse carbone, phytoplancton, zooplancton et hauteur des dépôts silicatés dans les eaux antarctiques. Cet aspect est montré par le programme BIOMASS, dont les premiers résultats font apparaitre une apparente incompatibilité entre la nature des dépôts sédimentaires de plusieurs dizaines de mètres riches en silice d'origine phytoplanctonique correspondant aux espèces actuelles de ces eaux, et la relative pauvreté de ces algues (notamment dizaines d'espèces de diatomées) dans les eaux ouvertes [10]. Les conditions ne seraient donc que peu favorable au dévelopement du phytoplancton - en dehors des eaux douces de faible densité provenant de la fonte saisonnière des glaces antarctique, soit une couche d'environ 20 mètres de profondeur sur 200 km de large au début de l'été - tout en étant propices à une forte sédimentation.

    Mais n'y a t'il pas une explication plus simple v ?


    Liens-Bibliographie :

    i. Aussi antarctique. Environ 80% de la masse planctonique des eaux de la péninsule antarctique aurait disparu depuis 1976 (2004, étude du Royal truc anglais Antarctic food web under pressure>), un réchauffement de la péninsule antarctique de 2.5°C au cours des 50 dernières années avec une forte régression de la glace flottante, mais d'autres articles décrivent un refroidissement sur le continent. D'autre part les icebergs B-15 et C-19 [11] pourraient aussi avoir leur influence concernant ces modifications ?

    ii. Trouver d'autres sources avec précisions sur les périodes.

    iii. Une étude [12] montrerait que le Gulfstream varie de 20 à 30% selon des périodes de 12-14 ans, 1995-1996 marquant une baisse locale de 12 cm du niveau de la mer associée à un ralentissement du mouvement eaux superficielles - eaux profonde aux limites du Gulfstream.

    Question : quelle corrélation entre cette variation verticale constatée, les températures (eaux, atmosphère) et l'extension géographique du courant ?

    iv. Des "scientifiques" ont tenté de harnacher une Chouette harfang du Groenland avec un émetteur satellite pour suivre ses déplacements. La durée de vie de l'oiseau a été de moins d'une saison. Le degré d'inconscience de certaines personnes est phénomal ! Alors que des expériences similaires ont pu être tentée sur des oiseaux bien plus gros et qui ne risquent pas de rester bloqué par des branches ou des broussailles qui se prendraient dans le harnais, ce genre d'expérimentation s'apparente plutôt à un sacrifice rituel au cours du quel des animaux sont "offerts" sur l'autel de la technologie. Sans en être gêné, les "journalistes" d'Euronews ont repris cette information, diffusée durant plusieurs jours sur leur chaîne TV (mars 2005).

    v. En l'absence de détails supplémentaires, ces résultats pourraient laisser penser que la biomasse planctonique a tout simplement fortement baissé depuis quelques dizaines d'années comme le prétend une récente étude i ou encore qu'une différence d'évolution climatique entre le continent et la péninsule antarctique s'est produite comme dans l'arctique C.

    Références :

    1. The Effects of Climate Change on Migratory Birds : an annoted bibliography

    2. A german perspective Peter Boye and Frank Klingenstein Federal Agency for Nature Conservation, Germany

    3. CLIMATE CHANGE

    4. Artic meltdown gathers speed

    5. 'Worst' sea bird breeding season

    6. BIOGEOGRAPHY OF PROCELLARIIFORM FORAGING STRATEGIES : DOES OCEAN PRODUCTIVITY INFLUENCE PROVISIONING?

    7. Climate change and unfamiliar species leave Inuit lost for words

    8. New Scientific Consensus : Arctic Is Warming Rapidly

    9. Topic : Currents and Ocean Circulation Theme : Change Key Concepts : Currents and Climate

    10. An Ocean simultaneously rich and poor

    11. Huge Antarctic Iceberg Makes a BIG Splash on Sea Life

    12. CLIMATE CHANGE IN ATLANTIC LARGER THAN PREVIOUSLY THOUGHT



    Url : https://www.aerien.ch/articles/1331/Changements_climatiques_et_migrations_aviaires.php

    Créé : 1 nov. 2004 - Modifié : 11 mars 2011




    Liens internes : liens internes

    1. Sécheresse, canicule - les oiseaux et le climat - Effets des variations climatiques sur les populations d'oiseaux


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