Oiseaux de Mer, Répartition, Alimentation

Répartition - Nourriture - Boisson - Oiseaux terrestres en mer

Définition

Les oiseaux marins - ou péagiques - sont ceux dont la mer représente l'habitat normal et la principale source de nourriture. Les phalaropes passent l'hiver en mer et sont donc pélagiques à cette saison ; d'autres espèces fréquentent les eaux douces à la période de nidification mais sont visibles en mer durant les migrations... Par contre de nombreux oiseaux vivent sur les côtes et ne rentrent pas dans cette caégorie : du point de vue "marin" la côte est le bord de la terre - ex. gravelots sur les plages, Aigrette sacrée sur les rochers.

Il s'agit donc essentiellement des procellariiformes, une partie de charadriiformes  et des sphénisciformes. Le nombre d'espèces est relativement faible (environ 260) mais les populations totales pourraient être proportionnellement plus importantes, avec peut-être le record d'individus pour l'Océanite de Wilson.

A un niveau local, les oiseaux marins peuvent être répartis entre trois groupes selon la zone où ils prennent la majeure partie de leurs aliments :

les espèces littorales qui se nourrissent sur la côte et dans la partie voisine des terres. Ce sont les pélicans, les cormorans, la plupart des mouettes et des goélands, les sternes et les rhynchops.

les espèces qui pêchent à distance des côtes mais ne s'en éloignent pas beaucoup. Ce sont les manchots*, les pétrels plongeurs*, les fous, les frégates*, les sternes (sauf en migration), les noddis, les Alcidés*. La sterne fuligineuse et la Sterne bridée sont fréquemment observées loin en mer. L'astérisque indique que certains oiseaux sont également pélagiques.

les espèces pélagiques qui trouvent leur nourriture en pleine mer ; les albatros, pétrels, puffins, prions, pétrels tempête, phaétons, labbes (en migration), phalaropes (en dehors de la période de nidification) et les mouettes tridactyles.

Bien entendu, au sein de ces différents ensembles, chaque espèce a sa propre distribution et occupe les régions qui lui sont les plus favorables. A la fin de la saison de reproduction, de nombreuses espèces quittent les lieux où elles s'étaient concentrées pour nicher et se dispersent pour gagner les zones d'hivernage où elles trouveront un climat favorable et de la nourriture. Certaines notamment celles qui nichent sous de très hautes latitudes, entreprennent de très longues migrations et beaucoup franchissent l'équateur pour rejoindre un niveau comparable sous l'hémisphère Sud.

Répartition

 : les océans

La présence de nombreux êtres vivants dans les couches superficielles des océans dépend de la quantité de sels minéraux dissous (surtout nitrates et phosphates) apportés par les remontées d'eaux profondes. C'est à ce niveau que le phytoplancton se multiplie et effectue la photosynthèse grâce à l'énergie solaire, à l'oxygène et au gaz carbonique en solution. Tous les animaux vivant près de la surface dépendent du phytoplancton. Les minuscules crustacés du zooplancton (copépodes et autres) sont mangés par de petits poissons, eux-mêmes dévorés par de plus grands qui servent d'aliment aux oiseaux, etc. A leur mort les cadavres de ces consommateurs s'enfoncent dans les profondeurs et sont recyclés. Les grandes quantité de guano que les oiseaux marins déposent sur certaines îles sont partiellement entraînées dans la mer et accroissent la quantité de sels minéraux disponibles.

Le phytoplancton ne peut se multiplier que dans les zones où existent des remontées d'eaux profondes. Celles-ci se produisent dans les régions où des vents violents et constants agitent fortement les flots, dans celles où des courants et des vents entraînent les eaux superficielles loin des côtes, partout où des courants froids longent des continents, dans les mers tropicales où les eaux profondent se heurtent à des îles et enfin en pleine mer aux points de rencontre ou d'intersection de plusieurs courants.

D'autres zones riches en nourriture correspondent aux "convergences" situées entre les pôles et l'équateur. Elles comprennent les eaux polaires au bord de la banquise, les convergences arctique et antarctique qui se trouvent vers 55° de latitude, les zones sub-arctiques et sub-antarctiques entre 55° et 35° de latitude et enfin les zones subtropicales entre 35° et 10° de latitude. En revanche, dans les zones de calmes proches de l'équateur les eaux chaudes de surface contiennent fort peu d'êtres vivants.

Ci-dessus, carte des concentrations de phytoplancton, et dessous, version satellitte ESA 2005 MERIS basée sur la pigmentation de l'eau. Cela correspond à peu près aux principales régions des océans où se nourrissent les oiseaux pélagiques :

Océan Pacifique. La convergence arctique vers 55° Nord et la mer de Béring ; les courants convergents à l'Est du Japon ; les parages des côtes de la Colombie Britannique ; le contre-courant équatorial entre 6° et 8° Nord ; les environs de la côte occidentale de l'Amérique du Sud traversés par le courant de Humboldt ; les mers entourant la Nouvelle-Zélande et enfin les eaux proches des îles tropicales.

Océan Indien. La côte sud-est de l'Arabie pendant la mousson de sud-ouest ; la côte nord-est de l'Arabie et celle du Mekran (Sud de l'Iran) durant la mousson de nord-est ; le contre-courant équatorial, surtout autour des îles ; la mer au large de la côte occidentale de l'Australie et de la pointe méridionale de l'Afrique du Sud.

Océan Atlantique. Le confluent du courant du Labrador et du Gulf Stream ; les remontées d'eaux profondes au large des îles et de la côte nord-ouest de l'Afrique ; le courant de Benguela le long de la côte occidentale de l'Afrique du Sud et enfin le courant des Falkland.

Mers du Sud. Le long de la convergence antarctique vers 55° de latitude Sud ; le long du pack, du côté tourné vers la mer. Certains pétrels et puffins migrateurs de l'hémisphère austral viennent passer l'été dans les zones sub-arctiques.

Nourriture

Manchots : poissons, calmars et krill (crevettes). Nagent sous la surface avec leurs ailes, les pattes servant de gouvernail.

Albatros : poissons, calmars, détritus. Se posent sur l'eau, les ailes relevées et s'enfoncent un peu sous la surface.

Pétrels et puffins : surtout poissons, calmars et crustacés mais certains mangent aussi des déchets. Prennent ces aliments surtout près de la surface mais s'enfoncent et se posent souvent.

Prions : surtout des petits crustacés souvent pris en courant à la surface et en enfonçant la tête sous l'eau.

Pétrels tempêtes : crustacés planctoniques, oeufs de poissons, huile animale pris en surface.

Phaétons : calmars et poissons nageant près de la surface et capturés en plongeant d'une certaine hauteur.

Fous : poissons pêchés en plongeant de haut. Les fous tropicaux prennent souvent des poissons volant en l'air.

Pélicans : poissons capturés en plongeant d'une certaine hauteur ou au cours de séances de pêche collective dans des eaux peu profondes.

Cormorans : poissons pêchés en plongeant de la surface. Les pattes sont le principal propulseur.

Frégates : houspillent d'autres oiseaux et prennent la nourriture qu'ils abandonnent. Déchets ramassés à la surface : jeunes oiseaux marins.

Phalaropes : crustacés planctoniques pris à la surface.

Labbes : pourchassent d'autres oiseaux marins et les obligent à abandonner le produit de leur pêche. Déchets, cadavres, jeunes oiseaux marins.

Goélands et mouettes : mollusques et vers sur les plages ; détritus et divers invertébrés à l'intérieur des terres. Les grands goélands tuent et mangent de jeunes oiseaux marins.

Sternes : petits poissons nageant près de la surface ; elles les repèrent en faisant du vol sur place et plongent à très faible profondeur.

Noddis : poissons et probablement aussi des calmars. A la différence des sternes, les noddis volent généralement au ras de l'eau.

Alcidés : poissons, petits calmars, crustacés obtenus en plongeant de la surface.

Boisson

Les oiseaux de mer préfèrent l'eau douce, mais les espèces pélagiques possèdent des glandes dans le bec leur permettant de boire l'eau de mer en rejettant une solution concentrée à l'extérieur.

Oiseaux terrestres en mer

 

Les bateaux représentent une planche de salut pour des migrateurs souvent perdus ou entrainés par une tempête, c'est pourquoi ils se montrent très familiers. Le faucon pèlerin est assez souvent observé sur des navires en pleine mer (Atlantique, Pacifique, Indien, Méditerranée, Mer Rouge) et semble se comporter de façon naturelle, se perchant généralement sur le mat avant ou sur la plateforme au dessus du feu de secours. Des cigognes blanches, des aigrettes, des butors, des Balbuzards et des espèces exotiques sont aussi observés. Un pigeon voyageur bagué à Manchester fut trouvé sur un bateau à 740 km à l'ouest de l'Espagne et libre de s'envoler il resta à bord jusqu'à Panama, poursuivant alors sa route en direction des Galapagos... Trois corneilles indiennes restèrent sur un bateau qui quittait Colombo jusqu'à Geelong Harbour en Australie (Victoria). Les itinéraires les plus fréquentés par une grande variété d'espèces terrestres sont les traversées de la Méditerranée, de la mer Rouge, la route allant de la Manche au Cap dans la partie proche de l'Afrique occidentale et enfin les parages de la côte orientale des Etats-Unis et du Canada.