Records de vols non stop distance et durée

Migration continue en vol battu : Barge rousse, 11'000 km - 6 mois en vol : Martinet alpin - 10 mois en vol : Martinet noir - 2 mois en vol : Frégate du pacifique - 96'000km de migration annuelle : Sterne arctique

Note : ces records sont le résultat d'études qui ont suivi quelques dizaines d'individus au total pour les 4 espèces présentées, et si les distances et temps moyens pour ces oiseaux ne sont généralement pas aussi élevés, il est probable que des chiffres encore plus impressionnants soient atteints régulièrement.

Migration continue en vol battu : Barge rousse, 11'000 km

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Ci-contre, Barge rousse en plumage nuptial, au repos, Pays-Bas.

La sous-espèce du record est Limosa lapponica baueri qui réalise sa migration automnale annuelle entre l'Alaska et la Nouvelle-Zélande en 8 jours, soit 11'000 km au-dessus de l'océan pacifique, sans arrêt.

On note des adaptations physiologiques marquées dans ce genre de migration, souvent avec une prise de poids avant le départ, parfois suivie d'une atrophie du système digestif, puis lorsque les réserves notamment de graisse sont épuisées, c'est les tissus musculaires eux-mêmes qui sont utilisés, l'oiseau ayant perdu du poids durant le vol, il n'a plus besoin d'autant de puissance.

Certains Bécasseaux à queue pointue Calidris acuminata pourraient accomplir le même trajet, entre l'est de la Sibérie et la Nouvelle-Zélande.

6 mois en vol : Martinet alpin

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Ci-contre Martinet alpin, Jura, est de la France.

On savait déjà que ces petits oiseaux vivaient de longues périodes sans retourner sur terre, passant la nuit en vol, mais on en a désormais la preuve grâce à des balises posées sur 6 individus nichant en Suisse, dont 3 ont pu être récupérées.

L'étude montre aussi un comportement particulier durant les périodes d'hivernage et en partie durant la migration, avec des pics d'activité le soir et le matin, ce comportement n'est pas observé durant la saison de reproduction.

Les pics d'activités à l'aube et au crépuscule correspondraient à des prises d'altitude (selon d'autres études sur le Martinet noir), sans doute pour suivre des mouvements d'insectes.

On suppose qu'ils parviennent à passer en phase de sommeil tout en continuant à voler, car on n'observe ni repos compensatoire, ni effets de déprivation de sommeil chez ces animaux...

Ils nichent en pays méditerranéens et dans les Alpes, à l'est jusque dans l'Hymalaya, et hivernent dans la moitié Sud de l'Afrique, ou en Inde. Départ en septembre-novembre, retour mars-mai. Les oiseaux étudiés ici ont hiverné en Afrique de l'ouest, et ont passé quelques temps en Afrique du nord et sud de l'Espagne après avoir traversé le Sahara lors du retour, avant de rejoindre leur site de nidification, auquel ils sont normalement fidèles.

10 mois en vol : Martinet noir

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Ci-contre Martinet noir en Suisse.

Encore plus petit, le Martinet noir est lui aussi connu pour son mode de vie aérien, depuis bien des décennies. Ici aussi l'utilisation de mini balises qui enregistrent les mouvements et accélérations, puis des balises de géolocalisation par mesure de la lumière, ont permis de prouver cette observation, avec des périodes prolongées en vol, le retour à terre régulier ne se faisant parfois que pour les individus en reproduction.

Si la plupart des oiseaux font de brèves pauses à terre, plus de 99% du temps ils sont en vol.

L'activité est plus intense la nuit, sans doute en raison de l'absence de courants thermiques ascendants qui permettent aux oiseaux de planer en battant moins fréquemment des ailes.

On note aussi que les oiseaux gagnent de l'altitude à l'aube et au crépuscule, toute l'année, pas seulement en été comme certains le supposaient.

Niche de l'Europe jusqu'en Sibérie et Mongolie, hiverne en Afrique sub-saharienne. Départs en juillet-septembre, parfois plus tard en cas de nichées tardives ; revient en avril-mai.

Souvent présents en ville, ils se font entendre par leurs cris perçants lorsqu'ils se poursuivent en groupes.

2 mois en vol : Frégate du pacifique

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Ci-contre un juvénile de Frégate du Pacifique, côte Andaman, Thaïlande.

Cette étude a permis de suivre plusieurs oiseaux en vol à la fin de la saison de reproduction. Durant la mousson les alizés sont particulièrement marqués et les oiseaux quittent l'île d'Europa située entre le Mozambique et Madagascar, pour se diriger vers le nord, adultes et jeunes séparément.

Les adultes rejoignent les Seychelles où se trouvent leurs sites de repos, et ils cherchent leur nourriture à partir de ces bases durant des vols pouvant atteindre jusqu'à 48 jours sans se poser, parcourant des distances quotidennes moyennes de 420 km, maximum mesuré de 640 km en 24 heures. Ils suivent de près le contour des pots au noir, zones de calme où le vent est absent.

Les jeunes se dispersent vers l'est après avoir traversé l'équateur, tournant eux aussi autour des zones de calme, avec un record de 2,1 mois en vol non-stop, 41,2 jours en moyenne, avec des distances journalières de 450 km, parfois jusqu'à 670. De brèves pauses se font sur des îles isolées, Chagos, îlots en Indonésie ou aux Seychelles.

Durant l'étude aux alentours d'Europa, des altitudes maximum de plus de 4'000 mètres d'altitude au-dessus de l'océan ont été atteintes, altitude où la température est négative, ils peuvent parcourir des dizaines de kilomètres sans battement d'aile, et utilisent les nuages pour s'élever facilement dans les colonnes d'air ascendant afin de parcourir des distances importantes.

Le nourrissage se fait entre le niveau de la mer et 30 mètres environ, durant des périodes très actives, de chasse ou de parasitage qui représentent en moyenne 10% du temps de vol, surtout durant la journée (86,4 %).

Ces longs vols sans repos s'expliquent en partie par l'impossibilité pour ces oiseaux de se poser sur l'eau, car leur plumage est mal imperméabilisé.

96'000km de migration annuelle : Sterne arctique

29 Sternes arctiques ont été équipée de balise de géolocalisation sur les îles Barne du Northumberland où elles nichent^[5], et l'année suivante, 16 ont pu être recapturées (et 4 autres aperçues), révélant les détails de leur périple annuel entre le Royaume-Uni et l'Antarctique.

Les oiseaux qui pèsent une centaine de grammes seulement, quittent les îles où environ 2'000 couples nichent relativement tôt, le 25 juillet pour l'oiseau du record. Il a rapidement rejoint la pointe de l'Afrique du Sud le 25 août, puis s'est dirigé vers l'Océan Indien où il a passé les 3 dernières semaines d'octobre. Puis direction sud pour l'Antarctique, 1^ère moitié de novembre, et déplacement lent le long de la côte, en direction de la Mer de Weddell, où il est resté la plus grande partie de février et mars. Finalement le retour se fait aux 1^ers jours d'avril pour l'Afrique du Sud, et à nouveau le long de la côte ouest de l'Afrique jusqu'en Europe avec arrivée le 4 mai.

Cela représente 96'000 km de vol, la plus longue migration connue pour un oiseau, le précédent record de 91'000 km était détenu par une autre Sterne arctique qui niche aux Pays-Bas.

On estime que sur une vie, cette Sterne aura parcouru 3 millions de kilomètres, soit presque 4 fois l'aller retour jusqu'à la lune.